Chers amis, chers clients, Chers fidèles,
À vous qui avez tenu entre vos mains un savon de La Mésange Bleue, à vous qui avez fait partie de son histoire,
Il y a quinze ans, une petite mésange a pris son envol dans un coin de Normandie. Elle portait sous son aile un rêve simple : fabriquer à la main des savons qui sentent bon la nature, avec simplicité et cœur.
Depuis, elle n’a jamais cessé de chanter. Parfois haut, parfois sous la pluie, mais toujours avec conviction.
Aujourd’hui, elle s’apprête à regagner son nid. Le 31 décembre, La Mésange Bleue fermera définitivement ses portes.
Non par tristesse, mais parce qu’un temps s’achève. Ces dernières années n’ont pas été tendres avec les petites entreprises : les tempêtes économiques, les coûts qui grimpent, les marchés qui s’amenuisent . Depuis le COVID, la pente s’est faite raide — trop pour nos ailes d’artisans.
Et puis, il faut bien l’avouer : après quinze ans à tout donner, la flamme vacille un peu. Non pas l’amour du métier, non — lui, il reste intact. Mais cette énergie fébrile, celle qui pousse à recommencer encore et encore, s’est faite plus discrète.
Alors nous avons choisi d’écouter ce que la vie murmurait : qu’il est parfois plus sage de refermer un chapitre avant qu’il ne s’écrive à contresens.
Comme un savon qui fond doucement jusqu’à disparaître, elle aura laissé sur les mains une trace légère, un parfum discret — celui du travail bien fait.
Nous aurions pu écrire un long bilan, dresser la liste des réussites, des galères, des marchés venteux, des fabrications capricieuses. A quoi bon ? Ce que nous retenons, ce sont vos sourires, vos merci sincères, vos “ça sent bon !” entendus tant de fois. Vous avez été les meilleurs ambassadeurs qu’un artisan puisse rêver d’avoir.
Alors, avant de refermer la porte, on voulait vous dire : merci.
Merci pour la confiance, la fidélité, les encouragements, les échanges de bons plans et les papotages derrière les stands. Merci d’avoir cru qu’un savon pouvait être bien plus qu’un simple objet du quotidien.
La savonnerie s’éteindra, oui, mais pas l’esprit qui l’a fait naître. Il restera dans nos gestes, dans nos souvenirs, dans ces odeurs d’essences naturelles qui s’accrochent obstinément aux manches des pulls (et parfois aussi aux rideaux, avouons-le).
Fermer une porte, c’est parfois ouvrir un horizon. Celui du repos, de la transmission, du temps retrouvé.
Et puis, qui sait ? Les mésanges, dit-on, reviennent toujours au printemps ?
Avec toute notre gratitude,
Lydie & Loïc
Deux L pour une belle aventure


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